6 février 2014

Énumération


«Tu travailles juste 3 jours par semaine ?»

Celle-là ne m'irrite plus comme au début.
Dans mon bureau, je reçois à toutes les semaines des patients qui font leur 9@5, cinq jours sur sept et qui sont presque au bout du rouleau. Il ne reste souvent qu'un petit bout de corde...
Et alors je me dis que je suis bien chanceuse de pouvoir faire «juste» trois jours semaine. Que j'ai bien fait de choisir de me contenter des revenus qui viennent avec. Bon, je ne fais pas exactement rien les deux autres jours de la semaine. Disons que j'assure une présence clinique trois jours et que je fais tout le reste les deux autres jours : retours d'appels, commande de stock, papeterie, comptabilité, recherche, lectures, formation, projets connexes, etc.
Mais à ces tâches professionnelles s'ajoutent les folles aventures d'une mère de famille et ça donne des journées comme aujourd'hui. J'ai eu envie de faire une petite liste de ces journées qui, de l'extérieur, semblent promettre du «temps libre» :

Levée à 6h30 pour aller reconduire Fillotte à l'école parce que ce matin, Fiancé doit être au travail plus tôt.
Avoir un peu de lousse dans l'horaire et en profiter pour faire pratiquer le piano à Fillotte pendant que je vérifies ma liste d'épicerie.
Reconduire Fillotte à l'école et filer faire l'épicerie. Le bonheur à huit heures du matin d'avoir les allées à moi toute seule. Y rencontrer une patiente et jaser avec la caissière. Faire un don de 2$ pour la Fondation des maladies du coeur.
Ranger l'épicerie. Figurer le repas du soir. Mettre la viande à mariner pour ce soir et pour demain.
Libérer de l'espace dans le congélo d'en haut. Dégeler des bananes.
Trier le linge et partir un lavage. J'en ferai cinq dans ma journée.
Prendre des nouvelles de ma belle-mère.
Régler des questions en suspens par courriel.
Fixer un rendez-vous en ostéo pour Fiancé.
Mettre à jour l'agenda familial.
Diner.
Finir la lecture d'un article sur les sources des douleurs au dos et le mettre sur le mur facebook de ma page professionnelle.
Mettre à jour ma banque de données.
Mettre trois fichiers comptables à jour : le mien, celui de la maisonnée et celui de l'entreprise de Fiancé.
Aller chercher Fillotte à la fin des classes pour aller à son cours de piano (avoir prévu une collation).
Cours de piano avec Fillotte.
Aller à la clinique pour un R-X prescrit par l'ORL.
Au retour, passer à la banque et chez le cordonnier parce que la glissière de ma botte m'a lâchée pour la troisième fois.
À la maison, préparer le souper tout en gérant une Fillotte qui ne veut que jouer sur sa tablette (alors qu'elle vient de passer une heure dans la salle d'attente à jouer avec un chat virtuel sur mon iphone).
L'envoyer prendre sa douche à l'arrivée de Fiancé.
Pendant que le souper est au four, préparer un gâteau aux bananes et le mettre au four une fois le souper prêt.
Manger un succulent filet de porc à l'orientale en famille.
Ranger la cuisine et faire la vaisselle pendant que Fiancé met Fillotte au lit.
Manger du succulent gâteau bananes-choco.
Faire le lunch de Fillotte - pédago demain.
Venir résumer ma journée ici avant d'aller au lit pour continuer ma lecture du Féminisme québécois raconté à Camille.
Voilà.
Une de ces journées où je ne travaille pas.






18 janvier 2014

Cordon


Ce matin, LaPresse+ publiait un article sur le «cord cutting» auquel Fiancé avait accepté de participé à titre de «débranché». Son témoignage a été rapporté tout croche (ce qui nous a fait réfléchir sur l'honneteté de toutes ces nouvelles lues quotidiennement...) et comme la question en intrigue plusieurs, je me suis dit que cela valait la peine de résumer notre démarche, que voici.

La situation de départ: nous avions un forfait câble-internet-téléphone avec Vidéotron, nous avions Apple TV et étions abonnés à Netflix.
En premier lieu, nous avons analysé nos habitudes et nos besoins pour constater que nous regardions très peu de télé en temps réel et que nous aimions surtout regarder des films et suivre des séries. Fillotte regardait les émissions d'enfants les matins de week-end, principalement sur Radio-Canada et Télé-Québec, sauf les quelques fois où je l'ai surprise devant une émission de pêche sur une chaîne spécialisée !
La plupart des émissions que nous suivions étaient disponibles sur tou.tv et sur la zone vidéo de Télé-Québec, toutes accessibles avec le ipad.

Avec ce genre d'habitudes, la facture de Vidéotron pouvait facilement dépasser les 110$ du forfait de base pour atteindre presque 200$, gonflée par notre utilisation de bande passante.
Avec les conseils de jeunes programmeurs dans la vingtaine, nous avons donc magasiné et opté pour un forfait internet chez Electronik Box pour 50$/mois qui couvre plus que notre utilisation actuelle de bande passante.
Nous avons pris une ligne IP avec Swift Vox pour le téléphone, à 6$/mois, boîte vocale et afficheur inclu.
Nous avons branché la télé sur une antenne achetée sur le net qui nous permet de capter une douzaine de postes, dont Radio-Canada et Télé-Québec, en HD de surcroît. Par contre, ma soeur qui habite au Lac St-Jean ne pourrait pas faire la même affaire... les signaux ne se rendent pas jusque là.
Itunes nous offre des films (payables à l'unité) et Netflix les séries (à volonté pour 7,99$/mois).
Nous calculons que nous avons divisé notre facture du tiers, sans changer nos habitudes.
Loin de nous sentir «débranchés», nous avons plutôt l'impression d'utiliser un système difficilement accessible à monsieur et madame Tout-le-monde et, surtout, d'être sortis des pattes des trois principaux fournisseurs de services de télécommunication au Québec.
La partie la moins agréable dans tout cela fut d'avoir à défendre notre débranchement aux agents téléphoniques de Vidéotron et de subir quatre visites à domicile de techniciens qui s'assuraient que nous étions bel et bien débranchés, soit que le câble était effectivement coupé.

Depuis, j'ai eu plusieurs conversations sur le sujet et la première chose que je recommande aux gens est d'évaluer leurs besoins avant de faire des changements. Certains ont réduit le montant de leur facture mensuelle en retirant tout simplement de leur forfait des chaînes télé qu'ils ne regardaient jamais.


Nota bene : je ne fais partie d'aucun programme de blogueuses et je ne retire aucun avantage des opinions émises ici. Même pas un petit pourcentage par Vidéotron ! ;-)

27 juin 2013

Indigène négligée

J'ai découvert l'amélanchier en cegep II dans le cours de français littérature québécoise où un prof s'esquintait à stimuler l'intérêt d'une classe lymphatique qui s'intéressait à peine à un cours obligatoire.

Bien sûr, je parle de L'Amélanchier de Jacques Ferron. Je n'avais pas du tout saisi la métaphore politique, mais le prof ne m'en avait pas tenu rigueur car j'étais bien une des seules élèves passionnée par le cours. Cela le désespérait. Quand il laissait sa porte ouverte tout un après-midi afin qu'on puisse lui poser des questions sans rendez-vous, il disait qu'il faisait de la prostitution. J'avais bien aimé cette métaphore. Moi aussi, je trouvais les majorité des étudiants ingrats.

Quelques années plus tard, je passais mes étés sur le bord du lac Archambault, à faire la nanny pour 4 petits garçons. On m'y a montré de belles amélanches, sans pouvoir les nommer, mais sachant qu'elles étaient comestibles. Elles étaient un peu plus oblongues que celles-ci.



J'ai fait le lien plus tard avec l'amélanchier, arbre fruitier indigène du Québec et le roman.

Suite à un été sec l'an dernier et un mois de juin plus que pluvieux cette année, l'amélanchier canadensis de mon voisin fourni plus de fruits que les merles peuvent en manger. À chaque jour, ils sont plus rouge foncé. Voyant Fillotte cueillir-manger-cueillir-manger de joie, il m'a offert de dégarnir un peu son arbuste. Après quelques minutes nous avions un bol plein. J'ai fouillé un peu sur le net, appris d'un ami que cela s'appelait aussi des baies de Saskatoon parce que, ben oui, il y en a tout plein la Saskatchewan !

Ce soir était le grand soir.



Le Saskatoon Berry Cobbler encore tiède dans les mains, j'ai débarqué chez le voisin à l'heure du dessert. Fillotte suivait avec la crème glacée à la vanille. Ce fut une découverte surprenante. Un petit goût de cerise noire, tout en subtilité. Et ça pousse ici depuis des décennies. Et il fait de belles fleurs au printemps et de belles feuilles pourpre et orangé à l'automne. Et c'est sous notre nez alors qu'on s'achète des framboises du Mexique et des bleuets des États…


15 avril 2013

Sauce à spag'


J'ai grandi nourrie à la sauce à spaghetti de ma mère. Je ne sais pas au début, mais lorsque nous étions 4 enfants la recette de base était multipliée par 5, avec comme prémisse 10 lbs de viande hachée. L'énorme chaudron bouillonnait toute l'après-midi et plus tard le congélo horizontal (celui dans lequel on peut coucher un homme de 6 pieds) recevait la fournée de pots de yogourt marqués au crayon gras noir.

Plus tard, lorsque j'ai habité en appartement à Montréal, mes colocs et moi avons surtout exploré de nouveaux horizons culinaires : pesto, sushi, cevapcici, tapas… Une fois, en manque de comfort food, j'ai essayé le Spaghetti à papa de Mara Tremblay, mais sinon la sauce à spaghetti des italiens du dépanneur de la rue Van Horne me comblait. Pourtant nous étions bien loin de la recette de ma mère. La dernière fois que j'y suis allée faire des provisions, le proprio m'a chicané parce que j'achetais trop de contenants à la fois. C'était une toute petite production, délicieuse !

Installée en banlieue, j'ai réessayé la sauce familiale. Mais je n'aime plus le céleri autant et je n'aime plus du tout le piment vert, séquelles de grossesse. J'ai fouillé sur le net et j'ai cuisiné celle de Martine. Et puis j'ai fait un croisement entre la sienne et celle de mes parents. Et puis j'ai manqué de temps.

Dans les dernières années, j'ai paresseusement essayé la sauce du IGA, celle du Liche-Assiette au Marché des Jardiniers et celle de la Boucherie L'Entrecôte. Ça allait, ça dépannait. Mais celle de la boucherie est un peu trop piquante pour Fillotte, le Liche-Assiette est fermé l'hiver et celle du IGA commençait à goûter ordinaire, même en dépanneur. J'ai donc essayé celle de l'autre IGA… pour me faire dire par Fiancé : on n'achète plus cette sauce-là, elle est vraiment dégueu. Juste à la sentir, je comprenais ce qu'il voulait dire. Comme un revenez-y pas de chimique.

Ce fut le déclencheur. J'ai ressorti mes livres de recettes, comparé les traditionnelles avec les économiques et les mijotables. Le dimanche après-midi était parfait, Fiancé et Fillotte allait faire de la démolition dans la future belle salle de bains, je pourrais cuisiner à mon gré. Une vraie famille italienne...

En gros, je me suis beaucoup inspiré de celle de Ricardo dont le livre fait un malheur dans ma cuisine [C'est lui qui est accroché]. Évidemment, j'ai fait mes petites variantes et j'ai tenu compte de nos préférences à chacun. Alors ça va comme ceci :


Sauce à spaghetti

6 tranches de bacon
2 lbs de viande hachée mélange porc - boeuf - agneau (mon boucher appelle ça le mélange à tourtière !)
2 oignons émincés
2 carottes en petits dés
4 piments rouges rôtis coupés en dés (les miens sont rôtis puis congelés à l'automne)
25 g d'ail haché fin
1 boîte de 156 ml de pâte de tomates
1 boîte de 796ml de tomates broyées
½ t. de vin blanc et rouge
1 boîte d'olives noires dénoyautées et tranchées
500 g de petits champignons de Paris - entiers, oui oui
Et de la moutarde sèche, du clou de girofle en poudre, du chili - doux !, du romarin, de l'origan, du fenouil, de la marjolaine, du sel, du poivre, du sucre.

Donc, on commence par faire cuire le bacon, on dégraisse et on fait ensuite cuire la viande hachée. Réserver. Ensuite, on fait revenir oignons et carottes avec l'ail, puis on ajouter les piments rouges. On remet la viande et tous les autres ingrédients en mélangeant bien le tout.
Cuire à couvert 3 heures et à découvert 1 heure.

La lasagne fut excellente ce soir-là !




4 février 2013

Sur le comptoir quotidien


Notre équipe de petits pots pour survivre à l'hiver.
Grâce à eux, nous avons passé des Fêtes sans méchante grippe ni rhume. Tout juste quelques symptômes vites amoindris au compte-gouttes et à la capsule.
Difficile de vous les montrer sans avoir l'impression de faire de la pub, mais en même temps ces produits (dont certains sont faits ici au Québec) ne bénéficient pas d'une si grande exposition à côté du battage médiatique pro vaccin antigrippal, lequel n'est efficace qu'à environ 50% d'année en année.
Voilà, c'est dit !

3 février 2013


Retour des biscuits du ski du dimanche !
Sauf que j'étais à court de flocons d'avoine, alors je me suis rabattue sur les autres céréales qui traînaient dans le garde-manger : amarante et flocons de soya. Avec quelques ajustements sur la farine, ils sont délicieux ! Enfin, pour moi, parce que Fiancé aime pas trop le petit crouich que les grains d'amarante font sous la dent. De toutes façons, il ne fait pas de ski ! Hi hi !

[ Mais pourquoi y avait-il de l'amarante dans mon garde-manger ? Je crois que c'était suite à une lecture sur l'alimentation et les SPM. Hum. ]

28 janvier 2013

Aligner - 1


Je ne peux illustrer ce sujet avec une photo de Fillotte, cela serait injuste pour elle. En même temps, j'aimerais vous montrer son franc sourire malgré cet appareil dentaire qui lui donne un air très expérimental…

Nous savions depuis quelques temps qu'une intervention orthodontique serait nécessaire et cela s'est concrétisé à la mi-janvier. La semaine a commencé avec la présentation par la coordonnatrice du centre d'orthodontie aux élèves de sa classe. En gros, elle leur a expliqué ce que vous voyez ici. En ajoutant que Fillotte était très courageuse et qu'eux étaient là pour la supporter. Son professeur en a rajouté : Si quiconque se moque d'elle, vous venez me voir ! Précisons qu'il est connu de toute l'école, car il organise à lui tout seul le spectacle de fin d'année. Des élèves se sont même portés gardes du corps de Fillotte. J'étais émue devant tant de solidarité. Première leçon.

Jour de l'installation, nous avons pris congé familial. Pas de stress pour le lever, dernier déjeûner la bouche libre de métal. Fillotte avait bien hâte (!) d'avoir son appareil mais a trouvé bizarre les premières minutes, sa langue cherchant comment parler avec ce truc au fond du palais. Ce ne fût pas très long, elle a trouvé, s'amusant à énumérer toutes les consonnes pour voir celles qui étaient plus difficiles à prononcer. On appelle ça de la résilience. Deuxième leçon.

Nous avons profité de cette journée pour visiter le nouvel emplacement de La Ronde Enchantée et y inscrire Fillotte au camp de bricolage pour la semaine de relâche, une solution plus intime que le camp de jour habituel. Et puis, devant tant de bonne volonté de la part de Fillotte, nous n'avons pas pu résister à l'achat d'un cadeau d'encouragement ! Ze playmobil écuyère et son cheval lavable dans un box avec de la vraie eau - hé !

Le dit cheval au chaud sous la tente pendant que sa serviette sèche.

Prochaine épreuve (et autres leçons) : la première journée à l'école.