31 mai 2010

Liquide refroidissant


On ne se plaint pas trop de la chaleur... elle s'est calmée, mais les feux de forêt se font sentir jusque sur la Rive-Sud et nous rappellent qu'il a plu depuis trop longtemps.

J'ai fouillé dans les photocopies des cartons de recettes de ma mère pour y retrouver le classiques de l'été : les popsicles maison !

Faciles à faire et tellement meilleurs que n'importe quoi acheté au dépanneur.
Oui, ils sont beaucoup moins sucrés mais non, ça ne vaut pas le kick du Mister freeze ! Je laisse ce plaisir à Fillotte quand elle est à la garderie. Chacun son département : j'accepte que Fillotte préfère le spaghetti de sa gardienne (sans viande), la lasagne de sa gardienne (sans épinards) et les crêpes de sa gardienne (pas mal plus pancakes que les miennes).

Ma mère avait plusieurs versions. Mes deux préférées :

Au raisin :
16 oz de jus de raisin Welch's concentré congelé
1/2 t. de sucre
250 g de yogourt nature

À l'orange : 
1 boîte (12 oz) de jus d'orange concentré congelé
1/2 boîte d'eau
250 g de yogourt nature

Il n'y a qu'à mélanger les ingrédients au batteur à oeufs, verser dans les moules et faire congeler 4 à 5 heures.

J'ai hérité des moules de mon enfance et un détail m'a intriguée.
Regardez bien sur ce gros plan...



J'ai ainsi découvert que, dans les années 1970, le Québec n'avait pas encore besoin de la Chine pour fabriquer des moules en plastique ! Notre grande compagnie de jus les usinait elle-même !

À L'ÉCOUTE : O QUE CALOR ! DE MOUSSU T E LEI JOVENTS

28 mai 2010

Dans la grande école



Hier avait lieu la rencontre d'information donnée par la direction et le personnel de l'école.

Pendant que Fillotte partait avec une petite de maternelle et une grande de 5ième pour "participer à différents ateliers", nous avons rencontré notre... directrice ?! Surprise ! Le directeur a été promu ailleurs à la commission scolaire et depuis 10 jours nous avons une nouvelle directrice. Qui nous avouait très humainement qu'elle vivait un peu la même chose que nous...

Dans la salle, c'était tout comme à l'épicerie : beaucoup plus de mamans que de papas ! Et les papas étaient tous avec une maman...

J'ai bien aimé la petite histoire de la directrice adjointe qui nous rappelle que l'enfant ne dit pas tout les premiers jours et qu'il peut vivre bien des angoisses qu'il ne montrera pas nécessairement. Il faut s'attendre à avoir des enfants très fatigués les 2 premiers mois d'école. Couchés à 19 heures. J'en doute encore avec ma chouette (par opposition à alouette) de Fillotte...

Une seule chose m'a tiquée : la notion de travail que l'on veut remplacer par celle de plaisir... comme si travailler n'était pas positif. N'est-ce pas le problème que nous avons actuellement, soit que la notion d'effort -en vue de résultats gratifiants- soit complètement évacuée de l'apprentissage ?

Après la rencontre, nous avons eu droit à la visite des locaux de maternelle, du gymnase et de la cafétéria.

Fiancé et moi étions un peu jaloux des classes de maternelle et on y serait bien resté. Divisées en petits coins: bricolage, cuisine, coin coussin, coin exposition, table de jeux d'échec... et très ensoleillées.

On y perçoit l'odeur de notre propre enfance, on y retrouve nos propres souvenirs de rentrée à l'école. Enfin... précisons : Fiancé se souvenait très bien de la sienne (vraiment crade, paraît-il), et moi je n'avais qu'un vague souvenir : une maîtresse gentille et des locaux situés dans le sous-sol de l'église du village où on jouait du tambourin.

À la fin, nous avons retrouvé nos petits dans la bibliothèque. Ils nous offraient le spectacle de la chenille qui devient un papillon en septembre. Fillotte était tellement fière et souriante ! J'avoue, j'ai eu les yeux mouillants...


PS : J'ai appris que les directeurs sont en poste pour 6 ans. Alors, on aura celle-là avec nous du début à la fin du parcours primaire ! Je me suis aussi bien renseignée auprès d'elle concernant le comité de parents, le bénévolat, etc. À suivre en septembre.

25 mai 2010

Autour d’une date de calendrier (6)

[Mes recommandations personnelles]

Géant avec la tête dans les nuages et locomotive

En guise d'épilogue (pour une fin qui marque un début), voici mes humbles conseils de « je suis passée par là ».

La date
Si vous pensez à une dérogation, c’est que votre enfant est né après le 30 septembre. Début octobre donc, mais ça peut aller plus loin, voire jusqu’en novembre d’après les histoires que j’ai entendues. Ne vous arrêtez donc pas juste à cause de la date ou à cause des commentaires des autres !

Poids et taille
Ce n’est pas pris en considération dans l’évaluation, mais ça me semble un point crucial. Un petit enfant sera toujours plus désavantagé s’il rentre trop tôt et l’inverse pour un plus grand s’il rentre trop tard (bien sûr, un petit enfant brillant saura toujours faire sa place... mais il aura probablement davantage besoin de support). Fillotte étant nettement au-dessus de la moyenne pour sa grandeur, nous avons cru utile de rajouter cet élément dans notre lettre de motivation.

Observation et écoute
Observez votre enfant jouer avec les autres enfants. Ceux de son âge et aussi avec des plus vieux. Essayez de vous faire le plus petit possible, espionnez même ! Écoutez les parler. Qui propose des activités ? Qui tient son bout ? Comment votre enfant réagit-il fasse à un conflit ?

Faites parler votre enfant. Nous avons pris l’habitude, quand Fillotte nous pose une question, de lui renvoyer la balle. Tout d’abord, pour être sûre que nous avons bien compris sa question et ensuite pour la faire chercher elle-même avant de lui donner la réponse… Les laisser s'exprimer nous donne un accès direct à leur cerveau et à tous les liens qui s'y créent. Pour ma part, je trouve ça fascinant !

Laissez des périodes de temps libres à votre enfant, sans stimulation de votre part, ni de la part de la télévision... Encore là, observez et écoutez, si vous le pouvez !


Tests
Inévitable, celui fait par la psychologue. Vu la popularité des demandes, je vous suggère de commencer vos démarches dès décembre. Les écoles pourront vous recommander un psychologue. Attendez-vous à débourser entre 500 et 700 $. Si l’enfant parle plusieurs langues à la maison, la langue dans laquelle il passe le test pourrait modifier les résultats. Selon les études psycholinguistiques, un enfant « pense » dans sa langue maternelle : littéralement. Laissé à lui-même pour jouer, il utilise toujours la langue de sa mère. Il sera donc plus habile à communiquer avec celle-ci.
Test visuel. Tous les enfants devraient voir un optométriste avant la rentrée. Ça éviterait de découvrir des myopies, hypermétropies ou astygmatismes avant que cela n’affecte son apprentissage en classe.
Test auditif. Au moindre doute sur les capacités auditives ou verbales de votre enfant, je suggère de consulter un audiologiste. L'intuition de parent trompe rarement... et les problèmes de surdité ne sont pas détectés en s’assurant simplement que l’enfant réagit quand on chuchote son nom. Les orthophonistes des écoles (ou celles du privé si votre école est moins bien pourvue…) travaillent ensuite avec les enfants. Cela vaut aussi pour les problèmes d’écriture. Quand on sait combien le cerveau d’un enfant est souple et performant, le plus tôt on agit mieux c’est !

Pas de pression
Sur votre enfant. Ne faites pas de chantage. «Va falloir que tu joues toute seule si tu veux aller à la maternelle l’année prochaine !», entendu dans la salle d’attente de la psychologue (soupir…). Dans notre cas, nous n’avons même pas fait le lien entre les tests et l’école, au début. Sans inventer de mensonge non plus. Si ça ne marche pas, vous en ressortirez avec une évaluation de votre enfant qui pourra vous être très utile : en connaissant mieux ses forces et faiblesses, ce sera encore plus facile de le guider. Rien n'est perdu, au contraire. Et là je réponds à ceux qui trouvent ça cher payé...

Amicalement
Persistez malgré les mauvaises langues, posez des questions aux professeurs et soyez vigilants tout au long de la scolarité. Un bon dialogue avec le prof me semble la meilleure avenue, je vous en reparlerai !

PS : Avez-vous tenté l'expérience de la photo du (5) ? Ici, ce fut un grand succès... Pour les curieux, vous avec besoin d'une branche de céleri - à sacrifier- et de deux verres d'eau, teintée au colorant alimentaire de couleurs contrastantes. Après quelques minutes à peine, le phénomène de capillarité se voit à l'oeil nu. Le céleri sur la photo s'y trempait le pied depuis plus de 24 heures.

21 mai 2010

Hundertwasser (campagne 1)


Mai s'achève bientôt.
Pendant plusieurs années, ce mois fut synonyme de départ vers la campagne.
C'est plus difficile maintenant, mais ça me travaille à chaque printemps.
Il me faut du vert, du rond, de l'arbolescence... je ressens plus qu'à toute autre saison la rudesse du béton et l'âpreté de l'angle droit.
Je ne comprends toujours pas cette façon froide et carrée de concevoir les lieux de vie et les habitats. Telles que nos villes sont devenues. Telle que ma rue asphaltée l'est.
Mon âme a besoin des arrondis des feuilles, de leur bruissement et de l'ombre fraîche qu'elles offrent. Rares dans notre manière d'avoir organisé l'urbanité.

Peut-être cela me vient-il du 6,25% de sang d'améridien (une arrière-arrière-grand-mère) qui coule dans mes veines ? Là, dans mes gènes, se cachent la mémoire du tipi, la maison sans coins ?

Il y a quelques années, on m'a fait découvrir un artiste peintre architecte conscient de l'impact de la structure sur l'humain. Il en a même écrit un manifeste... en 1958 ! À cette époque, le Bauhaus rasait tout et Hundertwasser, écologiste avant l'heure, s'y est farouchement opposé. Voici deux de ses envolées au sujet de la ligne droite. Elles ont le mérite d'être claires.

« La ligne droite est un danger créé par l'homme. Il y a tant de lignes, des millions de lignes, mais une seule est mortelle, et c'est la ligne droite tracée avec la règle. Le danger qui émane de la ligne droite n'est pas comparable au danger qui émane des lignes organiques que font par exemple les serpents. La ligne droite est étrangère à la nature de l'homme, de la vie, de toute création. » *
« Nous vivons aujourd'hui dans le chaos des lignes droites, dans la jungle des lignes droites. Que celui qui ne veut pas le croire se donne la peine de compter les lignes droites qui l'entourent et il comprendra car il n'arrivera jamais au bout. (...) Cette jungle de lignes droites, qui nous enferment comme dans une prison, nous devons la supprimer. » **

Si vous connaissez Gaudi et aimez le Parc Guëll autant que les enfants d'Agathe, peut-être aurez-vous envie aussi, comme moi, d'aller faire un pèlerinage en Autriche, histoire de voir en vrai les réalisations de ce fou d'Hundertwasser. En tous cas, ses toilettes étaient bien sympathiques en Nouvelle-Zélande, pays vert de vert !

Pendant qu'à Montréal on tergiverse sur la réfection de l'échangeur Turcot (à éviter ce week-end, d'ailleurs !), je rêve d'une enclave gazonnée comme il en a imaginé. Ah mais je sais, les vendeurs de béton ne seraient pas contents...


* Hundertwasser par Harry Rand, p. 37 (images tirées du même livre).
** Extraits du Manifeste de la moisissure contre le rationnalisme en architecture, lu à l'Abbaye de Seckau en 1958.

11 mai 2010

Autour d’une date de calendrier (5)

[Fin du processus]



Mi-avril, nous avons rencontré la psychologue afin de recevoir le rapport.
Jusque là, nous avions eu des commentaires à chaud après les tests, mais j’étais bien curieuse de connaître les détails. Aussi, je me suis retenue pour ne pas fouiller dans mes notes de psycho et me mettre à faire des tests maisons à Fillotte.
«Quel contenant contient le plus de liquide, le grand effilé ou le court évasé ?»

Le détail des épreuves est assez complexe pour le néophyte en psychologie, mais les exercices avec lesquels est mesuré chaque indice nous font facilement comprendre les performances de l’enfant.
C’est assez fascinant de voir ce que l’on peut conclure sur l’estime de soi à partir du dessin d’un bonhomme !

Comme Fillotte est beaucoup dans sa tête de part son tempérament, la psychologue nous recommande d’équilibrer avec des activités sportives. Karaté ? Ballet ? On avait pensé cours de musique, mais ça aussi, c’est dans la tête…

Ma crainte demeurait au niveau de la maturité psycho-affective. C’est bien beau d’être bonne à l’école, mais si on est pas assez forte pour tenir tête aux petites baveuses, notre intelligence se retourne contre nous et on devient la nerd de service. Mais depuis janvier, Fillotte a beaucoup changé. Comme si les tests agissaient tels des révélateurs ou alors c’est qu’elle était rendue là. Grandie dans ses expressions, son attitude. Plus affirmée. Même que nous avons du la ramener sur terre car, consciente du « spécial rentrée à 4 ans », elle a eu des petites pointes d’arrogance. Avec la gardienne, cela s’est tassé bien vite !

Probablement que Fillotte vivra une petite période de régression liée à l’adaptation à son nouveau milieu. Elle passe d’une garderie familiale à une école de plus de 500 élèves.

Pour les années suivantes, la psychologue suggère une école plus adaptée à son niveau intellectuel. Ce qui est une toute autre affaire. Nous voulions seulement permettre à Simone de commencer la maternelle cet automne, de peur qu’elle s’ennuie vraiment à la garderie et voilà qu’on réalise que notre enfant fait partie d’un petit pourcentage d’enfant brillants. Réflexion imprévue à amorcer… École privée, école internationale ? Peut-être, mais en même temps j’aime beaucoup l’idée de l’école de quartier, sa proximité et les amis que Fillotte s’y fera.

Il ne nous restait qu’à écrire notre lettre au directeur de l’école.
«Bonjour Monsieur, notre fille est vraiment intelligente et vous devez l’accepter en maternelle parce que la psychologue a dit oui» … et il a accepté !

9 mai 2010

Autour d’une date de calendrier (4)

[Les autres]




Depuis le début du processus, outre dans ce blogue, Fiancé et moi avons parlé de notre démarche avec de nombreuses personnes autour de nous.

Spontanément, comme pour bien des choses entourant la petite enfance, chacun exprimait ses pours ou ses contres.

Certains se sont montrés très méfiants et se sont vite cabrés au mot "dérogation" comme s'ils avaient besoin de défendre quelque chose. JAMAIS ils ne feraient une telle démarche, d’ailleurs leur pédiâtre ne voulait même pas en entendre parler.
(Le pédiatre ? Mais qu’est-ce qu’il vient faire là-dedans ?).

D'autres, soit des mamans passées par là (merci 5min30 !), m'ont au contraire fortement encouragées, ce qui m’a fait un bien immense.
Étrangement (salut à Goethe), des rencontres très opportunes sont survenues dans la semaine suivant le premier test. L’une avait demandé une dérogation il y a 2 ans pour sa fille et personne ne le regrettait. Une autre compatissait grandement car elle était aussi maman d’une enfant au high entertaining level (lire : qui parle sans arrêt, pose des questions, invente des histoires, propose des "bons plans"…). Toutes deux m’ont refilé de bonnes idées : camp de jour l'été avant la rentrée, histoire de baigner dans un environnement similaire à celui de l'école et de se familiariser avec un cadre plus structuré, inscription à un cours de musique, de langue, ou d’un quelconque sport à la rentrée.

Certains ont évoqué la peur d’un retard qui pourrait apparaître «plus tard». Sincèrement, avec le nivellement par le bas qui semble contaminer notre système scolaire québécois, je n’ai pas peur de voir ma fille trouver l’école trop difficile. Selon sa gardienne, si on continue de pratiquer les syllabes, comme elle le fait actuellement, en suivant l’intérêt de Fillotte et en ne forçant rien, elle saura lire dans 3-4 mois. Et à la maternelle, eh bien, on n’apprend même pas à lire !

Une autre image tirée du livret No 1 "daniel et valérie" publié en 1964 chez Fernand Nathan.

7 mai 2010

Autour d’une date de calendrier (3)

[Billet un peu technique]


Petit retour en arrière car il y a maintenant 2 mois que Fillotte a passé le deuxième test.

Cette étape évaluait le langage et la psycho-motricité fine et globale.

Habituellement, un enfant qui obtient des résultats de 6 mois et plus que son âge au test de Weschler n’a pas de problème à réussir cette deuxième étape. Elle est combinée à un questionnaire à remplir par l’éducatrice pour évaluer l’aspect socio-affectif de l’enfant. Dans certains cas, il peut être jugé nécessaire que la psychologue se déplace pour faire de l’observation en milieu de garde .

Notre gardienne – une perle, l’ai-je déjà dit ? – a rempli le questionnaire l’après-midi même et tenait à m’expliquer chacune de ses réponses, alors qu’elle pouvait poster le tout directement à la psychologue. Pas pour se faire approuver, mais par souci d'honnêteté. Et je me disais : quel travail d’équipe fantastique !

Au sortir du test, le besoin de dérogation étant confirmé, on pouvait annoncer la bonne nouvelle à Fillotte. Mais mais mais… comme ma fille était déjà considérablement excitée à l’idée d’aller à l’école (par contact avec les grands qui viennent faire leur devoir à la garderie, je présume), je voulais m’assurer que l’école accepterait de facto notre demande. La psychologue avait aussi mentionné qu’une école pouvait possiblement invoquer le manque de place …

Après quelques appels (à la commission scolaire, non, à l’école, oui, mais celle qui s’occupe de ça n’est pas là les vendredis, rappelez la semaine prochaine), on m’a affirmé que si une psychologue recommandait la dérogation, la direction de l'école n'avait aucune raison de refuser l'enfant. Je vous parlerai plus tard de témoignages nuançant ce propos...

Nous lui avons annoncé la nouvelle spontanément un soir où l'ambiance au souper était tranquille. Elle a ouvert la bouche tout grand, les yeux brillants. C'est sa marque de commerce pour démontrer une surprise heureuse. Depuis, elle clame, pas peu fière : «Moi, je vais aller à l'école à 4 ans !»

Nota : l'image est tirée du livret No 1 "daniel et valérie" publié en 1964 chez Fernand Nathan.

4 mai 2010

Entrée dans le système

La semaine passée, j'ai appelé à l'école pour savoir comment fonctionne la rencontre du 27 mai pour les enfants qui entrent à la maternelle en septembre. «Le directeur va préparer une lettre avec sa secrétaire et vous recevrez l'information». Agacée, la dame qui me répond. C'est vrai qu'on était vendredi après-midi et qu'il faisait très beau dehors. Elle avait sûrement envie d'être en congé, comme moi !

Mais aussi, elle devait se demander comment ça se fait que j'étais au courant de cette journée, info que j'ai trouvé dans un pdf bien caché sur le site de l'école. On y dit «en avant-midi et en après-midi, accueil des nouveaux élèves de la maternelle». Un jour de semaine.

Nous sommes début mai et n'avons toujours pas reçu l'«invitation qui sera envoyée aux parents».

Comment ils font, les autres ? Parce que moi, mon horaire est déjà en train de se remplir de rendez-vous de patients... Si c'est le matin, pas de problème. Si c'est l'après-midi, je dois rappeler mes patients pour le dire qu'on annule, parce que l'école vient de m'envoyer une invitation ?

Est-ce que tous les parents sont flexibles au point qu'ils peuvent demander des demi-journées de congé pour la maternelle à leur employeur ? Est-ce qu'il existe des journées de congé scolaire comme des journées de congé de maladie ? Est-ce que l'école est consciente que le calendrier scolaire n'est pas le calendrier sur lequel vit l'ensemble de la société et qu'un minimum de délai devrait être respecté pour une telle activité ? Ma fille est inscrite depuis la première semaine de février... cela fait donc 3 mois qu'ils ont en mains toutes nos coordonnées pour nous envoyer une invitation en bonne et due forme. Hum.

Le ton de cette secrétaire m'a ramené tout sec à mon expérience en tant qu'enseignante. Je gérais mon horaire de prof et mon horaire de clinique, mettant ce dernier constamment au pas du premier. Une réunion de département, hop, on tasse les patients. Une journée portes ouvertes, hop ! encore, désolé monsieur, je ne pourrai pas vous voir ce jeudi, reprenez rendez-vous lundi prochain.

En revenant de mon congé de maternité, cette gymnastique des cases horaires avec bébé ajouté m'a semblé complètement inhumaine. J'ai lâché l'enseignement et j'ai ajusté mon horaire de clinique aux boires de bébé.

Maintenant que Fillotte s'apprête à entrer à l'école, je profite du luxe de ces matins où je peux encore la reconduire à l'heure que je veux chez sa gardienne. Car l'année prochaine, tout le monde se levera plus tôt : la maternelle commence à 8h00 ! Je songe à couper une de mes deux soirées de travail pour n'en faire qu'une et à compenser avec des matinées, en espérant que la clientèle suive...

D'accord, je suis - un peu - de mauvaise foi si je dis que tout est de la faute à l'école et à son horaire. En vieillissant (ou parce que Fillotte me réveille toujours tôt ?), j'ai moins d'énergie en soirée et passé 19h00, je n'ai plus envie de travailler, de toutes façons. Ça fait donc mon affaire, même si jamais personne ne m'a consulté.

Quand même. On nous impose un horaire, une marche à suivre. Et je sens déjà qu'on devrait être tellement reconnaissant que ces gens-là s'occupe de nos enfants ! Et qu'on n'est donc pas des bons parents si on ne peut pas prendre une 'tite journée de congé pour eux, voyons ! Et ne vous méprenez pas les enseignants, je sais Ô combien vous êtes parfois coincés avec des décisions qui viennent d'en haut et non de vous ! C'est plutôt contre cette bureaucratisation qui vient du haut que je m'insurge...

Comme le disais notre chroniqueur national ce week-end : "Les parents sont mobilisés bien sûr, mais comme petits soldats, engagez-vous et ne vous avisez surtout pas de ne pas avoir le bon pas." (Notes éducatives, Pierre Foglia, La Presse, 1er mai)

Et cela ne fait que commencer. Comme j'ai envie de m'impliquer dans le comité de parents, c'est pas fini...