30 juillet 2010

Quitter la deuxième maison

Premier sac à dos.
Thématique Fraisinette choisie par une mamie fan de Fillotte.
Avec un enfant, il y a l’extase des premières fois.
Puis vient le temps des dernières fois, lesquelles mènent souvent vers autre chose, de nouvelles expériences, une nouvelle étape. Mais tout excité par le nouveau, on oublie parfois de faire place à la peine et au deuil des petites fins.

Cette semaine, les dernières fois sont nombreuses et me laissent le coeur gros.

C’était la dernière semaine de Fillotte à la garderie.
Notre gardienne prend sa retraite, notre fille entre à l’école.
Fin d’un cycle, début d’un autre.

C’était la dernière fois que je reconduisais ma fille chez sa gardienne, la dernière fois que je lui remettais un chèque. Lequel me semblait toujours petit par rapport à tout ce que cette femme accomplissait pour nous.

Elle qui a travaillé à l’éducation de notre fille depuis ses onze mois, sans jamais manquer une seule journée.
Elle avec qui nous nous sentions totalement en confiance et pouvions partir au travail sans jamais nous sentir coupables.
Elle qui nous donnait toujours l’heure juste.
Elle avec qui nous partagions les mêmes valeurs et les mêmes méthodes, rien de sorcier, ce qui nous a permis de faire un travail d’équipe extraordinaire.
Elle qui a été le phare de notre fille, l’a aidé à grandir, à devenir le petit bout de femme qu’elle commence tout juste à être.
Elle que mon fiancé a fait pleurer dans ses cartes de vœux.
Elle qui, tout compte fait, aura passé plus de temps avec notre fille que nous-mêmes.

Je vois encore ma petite se hisser vers elle lors de notre première rencontre dans le sous-sol de la gardienne. La chimie a opérée tout de suite. Mon coeur était rassuré.

Fort probablement que Fillotte ne se souviendra que de petites bribes du temps passé à la garderie, mais elle est déjà marquée dans son être, dans ses pensées et dans ses décisions futures par cette étape de sa vie. L’empreinte est tracée.

Ce soir, ce sera la dernière fois que j’irai chercher ma fille chez sa gardienne. Et je vais sûrement avoir les yeux mouillants…

26 juillet 2010

La Ste-Anne de Ste-Nance


Contrairement aux pèlerins, je n'ai pas fait ma neuvaine avant ce jour de fête.

Mais j'ai voulu en savoir un peu plus sur cette sainte que l'on fête en même temps que moi.

Probablement que ma grand-mère Flore-de-Lourdes m'a déjà expliqué qui elle était, mais j'étais alors très jeune et plus intéressée par les pailles de fromages du buffet au sous-sol de l'église que par les discours du curé. Hum.

Mes parents m'ont donné un prénom dérivé de Anne sans le faire exprès et chaque fois que je donne ma date d'anniversaire à des personnes d'un certain âge, elles me disent : "Ah oui ! à la Sainte-Anne !" comme si c'était évident. Les soeurs grises de l'hôpital de Ste-Anne-de-Bellevue chez qui j'ai fait un stage doivent d'ailleurs encore prier pour moi aujourd'hui...

Est-ce le tournant d'âge qui me donne cette curiosité historico-religieuse ? Toujours est-il que je suis allée me renseigner.

Voilà : Sainte-Anne, de son prénom hébreu Hannah (tiens tiens...), aurait été la mère de la Vierge Marie, donc la grand-mère de Jésus, rien de moins ! C'est en 1584 qu'on officialise sa fête le 26 juillet. L'idée de la représentation de la trinité mariale (Jésus, sa mère et sa grand-mère) ne plaisait pas à l'église à l'époque, car, Ô sacrilège, on aurait pu la confondre avec la Trinité, la vraie, celle exclusivement masculine. N'eut été des ces réactionnaires, Sainte-Anne aurait pu être la première féministe !

Finalement, elle me plaît bien à moi aussi, cette Anne !

Surnommée grand-mère des Bretons, on ne se surprendra donc pas que le Québec, incluant les Autochtones, l'ai adoptée en tant que sainte patronne.

La Basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré est devenue un haut-lieu de pèlerinage. Plusieurs miracles s'y sont succédés ou furent constatés suite à une visite pour prière à Sainte-Anne. Cet après-midi, on y offre le sacrement de l'onction des malades. Pour les pratiquants moins mobiles, les mêmes services (neuvaine et onction) sont offerts sur la Rive-Sud de Montréal, à la basilique de Sainte-Anne-de-Varennes.

Quant à moi, j'ai profité de cette superbe journée de vent pour humer l'air de changement.
À date, c'est très agréable !

À L'ÉCOUTE : SYMPATHY FOR THE DEVIL DES ROLLING STONES.
C'est aussi la fête à Mick Jagger aujourd'hui !

Tableau de Léonardo Da Vinci : La Vierge, l'enfant Jésus et Sainte-Anne.

25 juillet 2010

Un temps de poulet

Enfin du vent ! Pour chasser les grosses chaleurs humides qui nous rendent poisseux et impatient. Mais qui, surtout, nous privent de faire du poulet rôti !

Aujourd'hui, malgré l'absence de mâle pour la soirée, j'ai tenter la cuisson du poulet assis sur sa cannette de bière. Recette de gars, paraît-il, mais bon... ceux et ceuzes qui me connaissent savent bien que le qualificatif masculin ne m'arrête pas trop, même que c'est plutôt l'inverse...

Avant :

Poulet qui a l'air de se demander ce qu'il fait assis sur une cannette de Heineken.
(Avec Fillotte qui lui a rappelé de dire Cheese pour la photo !)

Après :

Poulet rôti, avec attitude.

Simplissime. Sublime en saveurs.

24 juillet 2010

Champ 3

Les plants de maïs continuent de profiter du temps chaud et des pluies occasionnelles. C'est maintenant un mur qui borde le rang qu'on emprunte pour aller à la ferme !
Devinez ce que ma fouine a réussi à dénicher aussitôt le nez dans le blé d'inde ?

Chenille de monarque, toute recroquevillée de peur...
- - - - - 
Clins d'oeil en direct de la ferme :

Comme à l'école, il y a surtout des femmes/mères au rendez-vous hebdomadaire du panier de légumes bio. Cette semaine, un papa venait clairement pour la première fois, accompagné des ses trois enfants.  Sa plus jeune, déjà rodée, remplissait les sacs. À la fin, devant le choix des fines herbes, il a appelé sa femme avec son cellulaire :  "Chérie, quelle sorte d'herbe as-tu besoin ?"

Une mère avec sa fille se demandait quelles herbes nous avions cette semaine à l'autocueillette.  Je lui remet les ciseaux en lui indiquant où sont la sauge et le thym dans le jardin, ce à quoi elle répond avec une pointe d'agaçement dans la voix : "J'ai déjà tout ça à la maison !" et elle tourne les talons.

La Jeanne d'Arc en moi a eu envie de lui faire une jambette, juste pour que son nez se rapproche un peu de l'odeur de la terre et qu'elle réalise que notre fermière, sa famille et leurs employés guatémaltèques  triment dur tout l'été, à semer, arroser, désherber, cueillir et laver nos légumes. Chaque saison, ils doivent retrousser les manches et continuer de se battre pour "faire du bio".
Le nez dans la terre, le soleil dans le dos.

Je n'ai pas fait de jambette et l'ai laissé filer avec sa mauvaise foi.

- - - - -
À la maison, en déballant le panier, je me suis extasiée devant les deux petits nouveaux, rajoutés suite aux suggestions des partenaires l'été passé. Des belles échalotes longues, fines, toutes fraîches et de magnifiques bulbes d'anis en éventail... rien à voir avec ceux de l'épicerie !

L'anis a fini dans la poêle, à la crème et à la moutarde.
Les échalotes ont accompagné des champignons et la sauge en garniture sur les côtelettes d'agneau (bio) grillées au bbq. Je reste mystifiée devant la similarité des odeurs : est-ce la sauge qui sent l'agneau ou l'inverse ?



18 juillet 2010

Champ 2

La semaine passée nous avons filé à la ferme bien au frais dans la voiture climatisée. Pas question de sortir en plein champ, sous le soleil cuisant et dans l'humidité accablante, même pour notre journal... Mais ce qui écrase les petits humains que nous sommes a drôlement profité aux végétaux et cette semaine Fillotte avait bien envie d'aller se faufiler dans le tunnel de blé d'inde !

De retour à la maison, je me suis attaquée au panier de verdures et me suis extasiée devant ses surprenantes couleurs.
Radis et concombres ont fini en salade avec pour vinaigrette de la mayo mêlée avec du yogourt nature et le caviar du Luberon™.
Frais.
Je suis un peu embêtée par les bettes à cardes.
Elles sont géantes, tout d'abord, et puis, pas facile d'intégrer de la feuille verte cuite dans l'alimentation d'un enfant ! Je vais peut-être essayer la version provençale proposée sur le site de passeport santé...

2 juillet 2010

Barre-toi de mon herbe et marche à l'ombre !

J'ai eu des frissons de filles en lisant l'article de cyberpresse Torontonamo aujourd'hui.



Cet extrait de l'arrivée des policiers dans le gymnase m'a glacé le dos. Je ne peux m'empêcher de noter le contraste entre le ton du policier francophone et de l'anglophone. Lequel semblait effectuer exactement les commandements de notre premier ministre.

Maintenant, à chaud, j'ai plein de questions :

- Pourquoi faire un sommet à Toronto après l'expérience de Gênes en 2001 ? Et y dépenser des tonnes de notre argent et en profiter pour passer des lois spéciales secrètes d'intervention policière...

- Pourquoi la gauche tombe-t-elle toujours dans le panneau et se fait arrêter ? Pourquoi ne pas faire un Gparallèle avec des tables rondes de discussions et y inviter les mêmes journalistes ?

- Comment ne pas être contre la brutalité policière et en vouloir à tout ce qui porte un uniforme-avec-gun quand on est un de ces jeunes qui a voulu voir le G20 de près et qui se fait arrêter dans une situation où visiblement il n'est pas en train de faire du grabuge (ou comment cultiver la haine des forces de l'ordre et créer encore plus de violence ) ?

- Qu'est-ce qui s'est passé dans la tête des policiers pour que la petite lumière du jugement ne s'allume pas alors qu'ils "s'occupaient" de ces jeunes emprisonnés ? Et que dire à propos du juge ?

- Y a-t-il un fond de chicane Québec/ROC* là-dedans ? Ou alors des restants de la colère de Harper contre le Québec qui ne veut pas l'élire ?

- Une société vieillissante est forcément plus conservatrice, les sociologues le disent depuis que nous avons constaté que la pyramide s'inverserait. Est-ce que cela veut dire que l'extrême droite avec un état totalitaire est inévitable au plan politique ?

Octobre 1970 me semble tout à coup beaucoup moins loin... mais je me console en me disant qu'au moins, personne ne s'est fait arrêter à Montréal lors des manifs d'hier.


Bonne fête Canada !

Bonjour Sa Majesté la Reine !


* ROC : Rest of Canada